A la rencontre des gens d’ici :
Annelise aux Cullayes
« Ce que je fais est forcément artistique. Mais je suis incapable de me classer. Je ne suis pas peintre, ni photographe. Simplement une créatrice ! »

Georges Pop | Le petit appartement lumineux où vit Annelise Pauli, soixante ans, dans le cadre champêtre de l’établissement Le Signal, aux Cullayes, est encombré de tableaux, accrochés sur les parois ou éparpillés sur le sol, entre les meubles. Il y en a un peu partout, apportant une touche joyeuse et multicolore à chacune des pièces de son logis.
Des tableaux ? Pas si simple que ça… Dans les faits, cette artiste aux talents multiples, capture des fragments d’images, à l’aide de son smartphone, qu’elle recopie et rassemble, tel un puzzle, pour composer des illustrations non figuratives. Le résultat est fascinant, offrant au regard un mélange très vivant de couleurs en mouvement. Avant de se consacrer à cette technique personnelle, pour le moins originale, Annelise dessinait d’étranges portraits, aujourd’hui exposés dans le sous-sol du petit immeuble qu’elle habite. « J’aurais trouvé dommage de les stocker en vrac. C’est pourquoi je l’ai ai accroché sur les murs et la porte de ma cave », explique-t-elle avec un sourire amusé.
Il y a quelques années encore, cette native de Montpreveyres, où vit encore son frère et certains membres de sa famille qui lui rendent souvent visite, travaillait en qualité d’accompagnatrice à la Fondation des Oliviers, au Mont-sur-Lausanne, un lieu d’accueil pour les personnes souffrant d’addictions, à l’alcool notamment. Mais rattrapée par la maladie de Parkinson, elle a choisi de se retirer dans un bel endroit mieux approprié à sa situation, entourée d’un personnel bienveillant, pour se soigner et se consacrer à ses créations qui font l’admiration de tous.
Dans le jardin de l’établissement, Annelise a érigé des petits monticules de pierre, certains accompagnés de petits personnages, pour décorer les lieux.
« Je n’avais pas l’autorisation de le faire, alors je l’ai fait », avoue-t-elle dans un éclat de rire. Et parfois, lorsqu’il fait beau, pour distraire les résidents du Signal, elle prend sa bassine rouge remplie d’une eau savonneuse de sa composition et, armée de deux bâtons reliés par une ficelle, elle fait voler dans le champ voisin de gracieuses bulles de savon géantes qui éclatent dans les couleurs de l’arc-en ciel. « Ce n’est pas si facile. Il faut acquérir la technique », confie-t-elle.
Des projets d’exposition ? « J’ai déjà exposé six fois, dans le passé. Actuellement, je suis en discussion avec un ami qui possède une galerie dans la région. J’espère que cela se fera, dans pas trop longtemps ». On se réjouit beaucoup.
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