Un Noël en famille Jennifer Johnston – Editions 10-18/domaine étranger
Milka | Le personnage principal, Henry, a un accident de voiture qui le laisse amnésique. Plus aucun souvenir, plus aucune sensation. Il ne se rappelle même plus la personne qui conduisait la voiture lorsque c’est arrivé. Les personnages qui viennent le voir lui semblent étrangers. Il y a sa femme Stéphanie, femme énergique et dévouée, mais dont il perçoit la rancune derrière son dévouement. Il apprend qu’il a deux enfants. Dont il se souvient à peine. Ciara, belle jeune fille rousse aux cheveux flamboyants, et Donough qui lui semble si lointain et chez qui il perçoit un secret.
Il y a Georges, son frère, revenu du Canada, follement amoureux depuis toujours de la femme d’Henry, et sa mère Tash, artiste peintre, plus artiste que mère, excentrique et égocentrique et qui perd la tête petit à petit. Puis il y a Jérémie, le fidèle Jérémie, qui est à son chevet dès les premiers jours et qui va s’occuper de lui de façon bien trop familière et douce pour n’être que son beau-frère.
Tous ces personnages vont se succéder autour de lui et l’aider petit à petit à retrouver cette mémoire qui lui fait défaut. Le paradoxe, c’est qu’à mesure qu’il la retrouve, celle de sa mère, âgée et à moitié folle, s’en va définitivement.
C’est au cours du repas de Noël où tous sont rassemblés que va se jouer le dernier acte. Au moment où sa mère tombe raide morte, sa mémoire se réveille et il revit le dernier moment avant son accident.
Les romans de Jennifer Johnston parlent tous du réapprentissage de la vie. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Plusieurs sujets sont abordés, volontairement ou non. Il y a la réinsertion dans la vie, la reconstruction de soi après une amnésie, mais aussi les tabous présents dans toutes les familles, les relations parents-enfants, la rivalité entre frères et sœurs, l’amour ou le non-amour d’une mère mais surtout l’importance et l’influence de l’enfance sur le comportement adulte.
Cet ouvrage est traduit de l’anglais par Anne Damour et cette traduction est une réussite, ce qui n’est pas toujours le cas. La lecture est fluide et agréable. Le déroulement de l’histoire d’une implacable douceur.