Servion – Poussière d’étoiles filantes
Collège des Gollies, le mercredi 4 décembre, premier marché de Noël des classes de 1P à 6P
Rosane Schlup | Pour son premier marché de Noël, le collège des Gollies, a ouvert ses portes, une fois n’est pas coutume, le mercredi soir 4 décembre. En décidant de se lancer dans un tel projet, deux étoiles étincelantes et enseignantes, Marie-Luce Victor Cherpillod et Anne-Lise Guillemin, souhaitaient organiser un événement festif dans la période de l’Avent au sein de leur école et mettre ainsi leurs compétences de bricoleuses au service de leurs élèves et d’autrui. Ce projet a rapidement conquis l’ensemble des classes des Gollies, collège «Duvoisin» compris, et pris de l’envergure. Initiée dès le début de l’automne, toute cette préparation trouvait en cette première semaine de décembre, son aboutissement.
Magie de Noël
Les visiteurs présents ont ainsi pu admirer les réalisations faites par l’ensemble des classes de 1P à 6P. De nombreux jeunes lutins à chapeau rouge et pompons blancs, à serre-têtes de rennes, se démenaient pour servir des crêpes, du thé, s’activaient pour vendre leurs bricolages en expliquant avec fierté leurs réalisations, réfléchissaient pour compter et rendre la monnaie, le tout sous la houlette des maîtres lutins, vêtus eux aussi de circonstance. En plus de tous ceux-là, des elfes bénévoles s’activaient pour préparer des raclettes, remuer de la soupe et veiller à ce que ni sangria, ni vin chaud ne manquent, sans parler des sirops et jus de pommes… Tout un petit monde en effervescence se trouvait ainsi réuni autour d’un projet commun. La mise en place de tout ce décor a nécessité tout un soutien logistique. C’est le maître lutin Mathieu Fournier qui était chargé de coordonner tout l’aspect organisationnel. Il a été soutenu dans cette tâche par des collègues attentifs et aussi par les autorités scolaires et communales. Les employés communaux ont fourni de leur temps et de leurs bras pour transporter tables et bancs afin d’accueillir chacun.
Des étoiles dans le cœur
Tout cet investissement a permis d’engranger et de récolter des fonds. Une fois les frais divers et variés déduits, chaque classe recevra le fruit de son travail. Cela permettra d’alimenter les caisses de classe et ainsi d’engager de nouveaux projets. Et puis, comme la fête de Noël est une fête de partage, dans ce marché-là, il y avait aussi la possibilité de faire un don en faveur de l’association Zoé4life, qui soutient la recherche contre le cancer des enfants et qui vient en aide aux familles touchées… Un peu d’étoiles dans le cœur, cela réchauffe autant qu’un thé de Noël.
Petites comptines actuelles et de saison…
RS | L’arrêt du Tribunal fédéral de décembre 2017 sur la gratuité de l’école obligatoire est mis en œuvre dans le canton de Vaud depuis la rentrée d’août 2019. Son incidence se fait déjà ressentir.
«Feuille, Caillou, Ciseaux, 1,2,3…»
Le manque à gagner, lié à la suppression de la manne des parents, qui payaient de 30 à 100 francs par année scolaire pour des petites fournitures, se fait déjà ressentir dans les classes, notamment dans les petits degrés. Les communes doivent mettre la main au porte-monnaie pour compenser ce manque. Cela provoque un effet de balancier, puisqu’en devant payer plus, il faut inévitablement donner moins et donc revoir certaines prestations à la baisse pour des raisons comptables évidentes. Les caisses de classe, pour exemple, qui permettaient une légère marge d’indépendance sont inévitablement les premières touchées par cette décision.
«1,2,3… Soleil»
Il y a toujours eu des récoltes de papier usagé avec un petit char, des ventes de pâtisseries et de cakes «maison», des nettoyages de pare-brises sur les parkings, des dictées sponsorisées chez les plus grands, qui s’activaient pour financer en partie des camps ou leur voyage de fin d’études. Rien de nouveau sous le soleil. L’aspect nouveau est plutôt dans l’apparition de nouvelles stratégies inventives pour financer le manque à gagner dans les petites classes. Des marchés de Noël, des invitations festives, des chantées avec chapeau à la sortie, essaiment dans les écoles. Les enseignants et les élèves s’investissent pour combler le manque à gagner et alimenter leurs modestes caisses de classe. L’enjeu est de taille, puisqu’il s’agit de faire plus pour obtenir l’équivalent d’avant. Des projets multiples, collaboratifs et variés se mettent en place. Ils réussissent à fédérer, à créer dans certains cas, une dynamique d’entreprise solidaire où chacun met la main à la pâte. Ces projets sont souvent soutenus par les communes qui n’hésitent pas à faciliter leur réalisation en mettant à disposition du matériel, des locaux. Par chance, l’atout principal essentiel pour les enfants reste le plaisir de faire, de bricoler, de partager, le tout, bien loin des turpitudes comptables des adultes.
«1,2,3 … P’tits tours et puis s’en vont»
Dans ce joli tour de passe-passe, si le politiquement correct a gagné et n’est pas remis en cause, il n’en reste pas moins un constat qui laisse songeur. Les adorables gentils clients qui se rendent dans les marchés de Noël des écoles, dans les classes bricoleuses ou chanteuses, et qui, au final, financent tous ces jolis projets, ce sont encore et toujours… les parents. Cela vaut bien un thé chaud gratuit à la cannelle et aux épices en guise de remerciements. Cela tombe bien. La période de Noël s’y prête à merveille.