Savigny – Festival du film d’animation : la promesse d’une journée animée !
Le festival est maintenu pour le moment

Charlyne Genoud | Le 16 mai 2020 aura lieu la quatrième édition du festival du film d’animation de Savigny. Pendant une journée, six séances s’enchaîneront composées chacune de films du monde entier. L’événement est l’occasion de se retrouver à la salle du Forum pour découvrir les courts métrages choisis par l’oeil avisé qu’est Marjolaine Perreten. La présidente a créé ce festival en 2017, après ses études de design multimédia à l’ERACOM et d’animation à La Poudrière, à Valence. Cette année, elle était sur la scène des journées de Soleure afin de recevoir le prix du public pour Le dernier jour d’automne. Nous sommes allés lui poser des questions sur ce que représente l’organisation d’un festival.

Comment vous est venue l’idée d’organiser un festival d’animation à Savigny ? Je venais de terminer mon premier film d’animation professionnel « Vent de Fête », produit par Na-dasdy Film, qui se passe justement au village. Je souhaitais le projeter pour les habitants. Au lieu de louer la grande salle pour neuf minutes, je me suis dit qu’il serait plus sympa de monter une séance «ciné» d’une heure de courts métrages. Et puis finalement comme on peut louer le Forum à la jour-née, j’en ai parlé au comité du Savignolan auquel je participais, et l’idée du festival d’un jour leur a plu très rapidement.
Combien de films avez-vous reçu ? Comment vous organisez-vous pour choisir ? Nous avons reçu 1806 films. Je les regarde au fur et à mesure que je les reçois, ça fait environ une vingtaine par jour. Je fais un premier tri où j’élimine ceux qui sont trop « amateurs ». Les autres sont ensuite classés en « peut-être », dans le cas où il me manquerait un film dans une séance, « sûr » pour les films sur lesquels j’ai croché tout de suite et regardé jusqu’à la fin sans m’en rendre compte, et « à voir en étant concentrée », pour les films plus complexes, qui me demandent une autre concentration. Le plus difficile, c’est ensuite de réduire la liste des « sûr » en une sélection qui tient en une cinquantaine de films… je suis souvent à plus de 200 films.
Quelle est votre ligne directrice de programmation ? De quoi sera constituée cette quatrième édition ? Disons que j’apprécie les films poétiques et touchants, le minimalisme, les films qui sont capables de raconter une histoire sans parole. J’ai un peu plus de peine avec les témoignages, les documen-taires sinistres ou les films sordides. Mais j’ai surtout un grand faible pour les comédies. Malheureusement, elles sont extrêmement rares. L’humour n’est pas une chose aisée en cinéma ! J’essaie surtout de faire des séances agréables où les spectateurs vont passer par plusieurs émotions. Cette année, j’ai reçu énormément de films de plus de 12 minutes, ce qui est relativement rare en court-métrage d’animation. Ceux que j’ai reçu étaient fantastiques. Quel choix faire ? Deux films de 14 minutes remplissent déjà la moitié d’un programme ! C’était difficile. Mais la sélection est vraiment très belle cette année. Le programme sera bientôt en ligne, mais disons que le thème de la famille est très présent !
Comment fonctionne financièrement le festival ? Nous avons une personne responsable des recherches de financement qui fait un boulot incroyable. Mais n’importe qui peut nous soutenir, un commerce comme un particulier. Nous avons mis en place un système de « membre ami », et pour 40 francs par année vous recevez un pass pour la jour-née du festival, par exemple. Les sponsors qui nous soutiennent ont leur publicité sur grand écran. Il est aussi possible d’offrir un des trois grands prix, c’est une jolie occasion de se mettre en avant. Un sponsor nous paie l’impression des sacs en tissus, c’est aussi une façon de nous soutenir ! Mais comme nous sommes un jeune festival, il y a certaines subventions plus grosses qui ne nous sont pas encore accessibles, car l’événement doit atteindre 5 ans avant de pouvoir les demander.