Pas en guerre… juste en vie !
Arvid Ellefsplass | Personne n’a pu échapper ni au massacre stupide de la rédaction de Charlie Hebdo ni aux réactions que cet acte a suscitées tant la mobilisation des médias et des réseaux sociaux s’en sont fait l’écho. Jusqu’à la nausée. Un trop-plein de stupeur suivi par un trop-plein de solidarité.
De se faire mettre l’église au milieu du village coûte cher ! Mais il faut croire que ce devait être le prix à payer pour revenir à la vie. Un acte de guerre peut-il donner vie ? Assurément, je veux le croire.
Le politiquement correct, la pensée unique, nous avaient habitué à appeler un chat un félidé et sans doute bientôt, un non-chien. La novlangue de George Orwell n’était pas loin, mais c’était sans compter sur quelques ringards obstinés issus des années soixante – dont l’organe était sur le déclin d’ailleurs – pour nous insuffler à nouveau le plaisir d’appeler un chat un chat et de dire Merde ! quand un con le demande poliment.
Rien de tel qu’une bonne paire de claques pour se remettre les idées en place. Ces héros à l’ancienne, pourfendeurs de symboles et pousseurs de murs avaient le rire facile et le double sens à fleur de peau, un mode de vie quasi oublié de nos jours. Un fossé sournois s’était creusé entre les cultures et entre nos intelligences sans qu’aucun ne fasse l’effort ni de la communication, ni de la compréhension. Le monde global a fait le reste et le double sens s’est retrouvé face au premier degré…
Nous ne sommes pas en guerre, cela supposerait qu’un ennemi soit désigné et engagé par des soldats. Nous faisons face à une guérilla. Elle doit être traitée comme il se doit, entre spécialistes.
Pour nous, le commun des mortels, nous sommes en vie, parfois heureux, parfois tristes et quelquefois en colère mais toujours dans l’expression quelle qu’elle soit. Le dessin, l’écriture, le verbe… choisis ton arme camarade. Indignez-vous ! disait quelqu’un il n’y a pas si longtemps…
Merci Charb, Cabu, Georges et Tignous ! mon chat s’appelle désormais chat.