Oron – Les soins palliatifs c’est toujours la vie !
8 février dernier à la Résidence La Faverge
Gil. Colliard | Depuis la genèse des EMS, dans les années 70, le profil et l’espérance de vie la population qui y réside ont bien changé; les structures d’hébergement se sont médicalisées et l’entourage du résident actuel est constitué, le plus souvent, de cinq générations.

Aborder la personne en considérant les dimensions physiques, psychiques, sociales et spirituelles
L’association « Palliative Vaud » anime régulièrement et avec succès des ateliers ouverts au public; ainsi, samedi 8 février dernier, la résidence La Faverge a accueilli une vingtaine de personnes désireuses de suivre un de ces ateliers. Laure-Isabelle Oggier, directrice de l’association Palliative Vaud précise que les interventions se déroulent sur une journée. Les participants sont issus tant du monde médico-social que de celui des proches aidants en passant par un public souhaitant se tenir informé. En abordant le sujet sensible du deuil, les animateurs invitent les participants à se mettre en situation expérimentale de perte pour éveiller l’empathie par une prise de conscience de la douleur. S’agissant des acteurs du monde médico-social, l’attention se porte sur un questionnement quant à la pertinence de l’acte et à s’interroger sur ce qu’il ressentirait lui-même s’il devait expérimenter l’acte envisagé. Cette approche permet de sortir de l’aspect technique en resserrant le travail au plus proche de l’être humain par un savoir soignant amplifié. Il s’agit parfois également d’humilité par l’acceptation de l’impuissance et par l’intégration du fait que la mort fait partie de la vie. L’idée d’insuffler une approche bienveillante par un travail en amont, lié à une prévention inscrite dès le départ dans les bonnes pratiques, est prépondérante. A l’ère de la spécialisation, il est temps de valoriser la capacité et la compétence. Un des défis de demain consiste à hausser le niveau des EMS par l’implémentation de la culture palliative dans l’ensemble des structures du canton.
Le renforcement de la culture palliative
La médecine palliative se voue à la guérison, sans priorité. Elle apaise et réconforte et la rémission fait aussi partie de son horizon. Grâce aux techniques pointues et performantes, aux structures adaptées et au progrès en matière d’antalgie, la douleur, physique et psychique, est contrôlée; une qualité et une douceur de vivre se réapprivoisent en son sein. Longtemps considérés comme un pendant de la thanatologie, les soins palliatifs montrent aujourd’hui un bien plus large spectre; à l’heure actuelle, pallier signifie plutôt remédier à, apaiser, réconforter. On pallie un manque dans un souci d’accompagnement avec la volonté et le souhait profond de donner de la valeur au temps qui reste. C’est dans ce cadre que la Fondation Résidence La Faverge, en collaboration avec l’association Palliative Vaud, a entrepris une démarche de formation pour ses collaborateurs. Pour guérir parfois, apaiser souvent et réconforter toujours, les soins palliatifs c’est toujours la vie! C’est cette définition des soins palliatifs qui est privilégiée par la Fondation Résidence La Faverge et afin de favoriser ce type d’accompagnement, Pierre-André Goumaz, directeur de l’institution a mis en place un cycle de formation, élément essentiel à l’intégration dans la pratique au quotidien. Ainsi, en 2019 et 2020, la soixantaine de collaborateurs de La Résidence La Faverge, tous départements confondus, auront bénéficié de quatre jours de cours, complétés d’une manière plus pointue pour les soignants conclut, convaincu, Pierre-André Goumaz, entré depuis juin dernier au comité de « Palliative Vaud ».