Notre doyen Marcel Wicht nous a quittés
Son environnement a été une leçon de vie, de courage, de ténacité
Il allait avoir 99 ans le 14 janvier. Marcel, figure emblématique de notre région, nous a quittés.

Il y a quelques jours encore il nous disait : je sais bien qu’à mon âge il est normal de mourir, le problème c’est que j’ai encore envie de vivre ! Quelle leçon. Dans sa 99e année et aimer la vie pleinement. Toute son existence a été pour son environnement une leçon de vie, de courage, de ténacité. Marcel, votre vie a été magnifiquement remplie. Né dans une famille très pauvre, aîné d’une fratrie de six enfants, avec une petite maman handicapée, très vite tu es devenu responsable et soutien de famille ! Tu avais de la facilité pour étudier, mais il a fallu aller travailler aux champs dans les fermes des villages environnants, particulièrement à Essertes, où l’on te plaçait. Tu nous partageais ta tristesse lorsque tu voyais tes copains partir pour l’école. Tu as accepté, car tu étais déjà un être de devoir, d’engagement et de responsabilités. Tu ne lâchais pas tes rêves mais tu faisais ce qui était attendu de toi pour ta famille. Cela a fabriqué un jeune homme plein d’ambitions, avec un caractère inébranlable, fixé sur ses objectifs. Ne Jamais rien lâcher ! Tenir quoiqu’il arrive ! Tu mettais un point d’honneur à réussir, à être parmi les meilleurs, à être un homme estimable et honnête. Tu es parti de tout en bas de l’échelle avec un courage et une ténacité chevillée au corps. Cela a donné un adulte avec un caractère incroyable : extérieurement un être colérique, capable de sortir de ses gonds et intérieurement un être d’une grande sensibilité, qui voulait le meilleur pour ceux qu’il aimait. L’amour et la douceur de ton épouse t’a, au fil des années, ouvert le cœur. Sous tes dehors rudes, tu as laissé grandir ta partie si timide et pleine de sentiments contradictoires. Marcel tu avais aujourd’hui 7 petits-enfants et 5 arrière-petits-enfants. 5 ? Non … il y en a un sixième qui arrivera au mois de mars et que tu désirais tellement le prendre dans tes bras. Tout au long de ta vie, tu t’es donné pour ta famille, pour tes élèves que tu aimais tant. Tu as vécu un siècle. Un siècle de transformations intérieures mais aussi extérieures: premières voitures, premiers camions, premières télévisions, construction d’une entreprise que tu as fait grandir. Toi, le petit qui regardait les autres aller à l’école, tu nous as offert le plus beau, le plus précieux à tous. Tu as donné le meilleur de toi à chacun : ton exemple de courage et de remise en questions et d’évolutions. Chapeau bas Marcel Wicht. Belle route à vous. Merci d’avoir traversé nos vies. La famille et ses amis