Le patois en visite au Grand Conseil
Il n’est pas mort notre vaillant vieux parler

ML. |. Il ne faut décidément jurer de rien. Qui l’eût cru? Qui aurait pu croire en effet que le patois, interdit à l’école en 1806 par le Gouvernement, serait l’hôte du Grand Conseil ce printemps 2019? Et pourtant tel est bien le cas, ceci grâce à l’intérêt que porte au vieux parler l’actuel président du Grand Conseil, Rémy Jaquier. Sous sa conduite, la délégation de l’Association vaudoise des Amis du patois, présidée par Rémy Lambelet, et celle de l’Amicale des patoisants de Savigny, Forel et environs sous celle de Pierre-André Devaud, ont visité la salle du Grand Conseil, magnifiquement restaurée suite à l’incendie qui détruisit il y a quelques années le bâtiment Perregaux. La visite se termina à la buvette où les Patoisants remirent au président du Parlement, en guise de bons procédés, le pacte de 1291 traduit en patois vaudois et dont l’original a été déposé aux Archives fédérales à Schwyz. Sensible à ce geste, Rémy Jaquier remercia chaleureusement les Patoisants et promit de trouver un endroit adéquat et digne de ce langage qui fut des siècles durant le mode d’expression du peuple vaudois. Jules Cordey, connu sous son nom de plume «Marc à Louis», illustre défenseur du patois dont une plaque de marbre perpétue le souvenir à Savigny, son village natal, peut retrouver le sourire puisque «l’è pas moo noûtron crâno vîlyo dèvesâ» (Il n’est pas mort notre vaillant vieux parler).