Le hasard a un goût de cake au chocolat Valérie Cohen – Editions Luce Wilquin
Le hasard existe-t-il? Les coïncidences peuvent-elles avoir un sens?
Milka | Roxanne vit aux côtés d’un compagnon peu loquace, un taiseux comme on dit chez nous. Elle a aussi une mère angoissée et une sœur qu’elle adore mais qui est aussi son opposé autant que peuvent l’être l’eau et le vin. Cette sœur qui vit avec le mari idéal, mais qui s’ennuie sans trouver le courage de changer quelque chose à sa vie. Et cette mère angoissée, véritable phobique de la saleté, avec qui elle peine à communiquer, qui a eu trois enfants, de trois pères différents, qui est toujours là, mais auprès de laquelle elle n’arrive pas à trouver du réconfort.
Roxanne ne croit pas au hasard, et quand sur un marché aux puces, elle va tomber sur la photo de son arrière-grand-oncle, ses certitudes vont être ébranlées. Malgré les avertissements de sa sœur, elle va prendre à la lettre les prédictions d’une pseudo-voyante, engagée par sa tante comme aide-ménagère. Cette tante qui n’est pas vraiment sa tante, mais qui les a pris sous son aile, sa sœur et elle, et qui est leur refuge et leur point de repère à toutes les deux.
On ne sait pas vraiment les intentions de cette tante d’ailleurs, sinon qu’elles sont bonnes, on sait qu’elle est malade, et qu’elle veut les préparer à son absence. Mais de quelle façon? Financièrement bien sûr mais aussi en les poussant à prendre des décisions sans elle, elle qu’elles consultaient au moindre problème devant un cake au chocolat. Roxanne va donc suivre les signes du destin malgré les avertissements de sa sœur et entre simples coïncidences et clins d’œil de l’existence, le quotidien tranquille de la jeune femme va vaciller.
C’est un roman plein de tendresse, mais presque sans hommes. Il y en a, certes, mais ils sont inexistants, sans caractère, inutiles. Est-ce un hasard ou est-ce par féminisme qu’ils ont été si peu décrits ? On oublie très vite leur nom, on a de la peine à mettre des visages sur leurs personnages, contrairement aux femmes du roman qui sont très bien décrites et qu’on peut sans peine imaginer.
Je ne dirais pas que c’est un roman féministe, qui veut gommer les hommes sous toutes leurs formes, je dirais que c’est un roman de femmes qui ont appris à vivre sans eux et à se débrouiller seules, ce qui est bien différent. Il n’y pas d’animosité envers ces messieurs, ils sont dans le décor comme on y mettrait un pot de fleurs ou une plante verte. En tous les cas, c’est un joli roman agréable à lire, sans grand suspens, mais qu’on a envie de continuer, ce qui est déjà une bonne chose. Bien écrit, frais et contemporain. Avec à la fin du livre, la recette de ce fameux cake au chocolat!