Lausanne – Puidoux-Chexbres : Les CFF rénovent la ligne parvenue en fin de vie
Des travaux titanesques menés à la vitesse d’un express

Vue aérienne de la gare de Grandvaux
Michel Dentan. |. Oui, titanesques, ils le sont les travaux menés sur le parcours CFF de la ligne Lausanne – Puidoux-Chexbres, car même le terme de gigantesque ne suffirait pas à décrire leur dimension. Jugez plutôt: sur une distance d’environ 5 kilomètres, entre les gares de La Conversion et de Grandvaux, rails et anciennes traverses de bois ont disparu pour être remplacés dans leur totalité par des équipements modernes. Ce sont quelque 35’000 tonnes de ballast qui a été renouvelé et placé sur un sol revêtu d’un bitume spécial sur lequel le nouveau ballast sera déposé. Cette technique facilite le drainage des eaux usées et permet d’espacer de futurs travaux d’entretien en offrant une meilleure stabilité à la voie. Une voie que l’on ne peut pour l’instant plus nommer «ferrée» et qui a temporairement cédé sa place à l’incessant ballet des très nombreux camions profitant de cette éphémère «autoroute», belle piste goudronnée, pour livrer leurs chargements sur le chantier. Outre la ligne elle-même, ce sont les gares de Pully Nord, La Conversion et Grandvaux qui vont être modernisées, notamment avec une mise à niveau des quais, permettant ainsi un accès de plain-pied aux trains, en conformité avec la loi sur les personnes handicapées. Et dans le même élan, les tunnels de Grandvaux et de Puidoux ont été assainis.
Pourquoi une fermeture totale?
Quelques visites sur les lieux permettent aisément de comprendre pourquoi le choix des CFF d’opter pour une fermeture totale de la ligne constituait la meilleure et la plus judicieuse des solutions, tant sont variés et colossaux les travaux à mettre en œuvre. Quoi qu’il en soit, toutes les variantes n’allaient pas sans provoquer des inconvénients non négligeables pour les usagers mais le choix de la mise hors service de la ligne durant 7 semaines – contre 8 mois en cas d’exploitation maintenue – était bien celui qui devait être privilégié et qui occasionnait le moins de désagréments, tant pour les voyageurs que pour les riverains, et qui offrait également la meilleure sécurité pour les 600 ouvriers qui se relaient de 6 heures du matin à 22 heures sur les différents chantiers.
Délais respectés
Aux dernières nouvelles, les travaux avancent bon train (!) et les délais sont tenus malgré les aléas de dame météo, passant d’une chaleur extrême à de violents orages, tel celui survenu dans la nuit du 19 au 20 juillet qui a totalement submergé sous 50 centimètres d’eau le trajet allant de la halte de Bossières au pont de la route de la Croix, nécessitant la mise en place de pompes et des travaux de creusage jusqu’à plus d’un mètre de profondeur pour enlever l’épaisse boue s’étant accumulée sur les lieux. Grâce au professionnalisme et à la réactivité des équipes engagées, les travaux ont pu reprendre normalement dès le lendemain! A partir du lundi 27 août, les usagers, habitués ou voyageurs occasionnels, retrouveront leurs gares transformées et adaptées aux nouvelles exigences, ainsi qu’à leur confort, de même qu’une ligne flambant neuve, tout comme leur horaire habituel, éléments qui, nous l’espérons, leur feront rapidement oublier les désagréments subis durant cette période d’indispensables travaux. Grand coup de chapeau à tous ceux qui, de près ou de loin, ont permis, grâce à leur travail et à leur engagement, de relever ce très délicat et ambitieux défi!

photographie sous copyright © michel dentan photographies – Michel Dentan (Suisse)

Après les travaux de soudage des rails, la délicate opération de polissage. Les ouvriers travaillent sous masque à oxygène afin de se protéger des émanations de fumée

Sortie de la gare de Grandvaux en direction de La Conversion. La nuit tombe sur le tracé ferroviaire démuni de tous ses rails, laissant sa place aux lourds travaux de terrassement