La douleur est parfois un concept qu’il est difficile de caractériser

Pierre Scheidegger, Panathlon-Club de Lausanne | Quelle douleur ? Souffrance, affection, troubles émotionnels ou… même tristesse peuvent être assimilés à la douleur. Nous l’avons tous expérimenté, une blessure locale peut produire une douleur plus ou moins intense au sens physiologique du terme, qui peut également résulter d’une atteinte localisée du corps pouvant, parfois, s’étendre en modifiant l’attitude d’ensemble de l’individu, et par là, transformer entièrement sa manière d’être ! Dans le monde du sport, il est reconnu que ce n’est pas seulement les tensions de certains membres traumatisés qui peuvent inquiéter mais, souvent, la détente de la musculature toute entière peut apaiser la douleur. La douleur physique s’entend, ce qui implique un arrêt provisoire des entraînements. Sans vouloir ironiser sur les « pseudos » accidents de certains « sportifs » se roulant soi-disant de douleur… qui n’existe pas, trompant tant ses partenaires que l’équipe adverse, on doit reconnaître que l’accident effectif peut provoquer de graves situations pouvant être assimilées à de terribles douleurs psychologiques. L’arrêt brutal d’une carrière sportive par accident peut laisser des séquelles dramatiques sur l’individu… si fort soit-il ! Séquelles tant psychologiques, physiologiques que physiques. Acceptons néanmoins que les médecines sportives modernes ne sont pas demeurées en reste pour pallier à certains manquements que nous ne connaissions pas il y a quelques années. C’est une vraie « avancée » pour l’individu… et pour le sportif !
Et pourtant
La réalité est souvent pernicieuse et peut ne jamais vous quitter ! Depuis son jeune âge, il s’est ouvert puis astreint à une vie que l’on pourrait assimiler à celle d’un ascète! Un entraînement quasi journalier. Du plaisir… il est vrai lui permit d’accéder aux buts recherchés. Champion et titres lui ouvrirent bien des portes et… il devint un peu l’idole de beaucoup d’admirateurs.
Puis… la chute!
L’accident… l’hôpital… une obligation de comprendre… la fin ! S’il est vrai que le sportif, au sommet de sa gloire, a l’impression d’être invulnérable, il n’aura, comme tout en chacun, jamais appris cette « descente aux enfers » que peut représenter l’arrêt brutal d’une carrière par accident !
Là… commence un autre combat
L’adversité ne sera plus la même! Surtout en regard à tout ce qu’il aura appris pour façonner son corps à l’exploit. De prime abord, il ne pourra plus l’utiliser. Peut-être bien plus tard… mais ce ne sera plus lui qui décidera de son agenda. Ce sera la Faculté ! Si dans les premiers temps un certain entourage de ses proches et « fans » pourraient lui cacher la vérité, cette dernière saura vite se rappeler à lui au fil des mois qui passent ! Le mélange du souvenir, de l’immobilité, de la crainte et parfois de la révolte sont de terribles adversaires qui sauront vous tenir compagnie aussi longtemps qu’ils le voudront !
Et s’estompe l’image d’un «dieu du stade»!
J’étais… mais aujourd’hui je ne suis plus ! On peut mieux comprendre le rôle que nous conte la mythologie grecque en offrant aux sportifs olympiens l’appellation de « Héros » en cas de victoire, tout en leur accordant titre et gloire de « demi-dieux » sans que les portes de l’Olympe s’ouvrent à eux… pour l’éternité. Une éternité exclusivement terrestre par la volonté et le refus des dieux en ces temps modernes que sont le public, les médias, l’argent… Puis l’obscurité et… l’oubli… car il n’y a pas beaucoup de miraculés !