La belle vie de Théo
Myriam Bolliger – Editions Pierre Philippe

Monique Misiego | Décidément, un heureux hasard fait que je reçois à lire principalement des romans de femmes ces derniers temps. Ce qui est loin de me déranger. Et des premiers romans, ce que j’adore, car il y a une pureté que je ne saurais expliquer qu’on ne retrouve plus dans les suivants. Ce roman est un roman « junior ». C’est l’histoire de Théo, garçon de 12 ans, fan de BD, qui joue du violoncelle. Deuxième de la fratrie, il a 2 sœurs et un frère. Une sœur avant lui, puis une après lui, qui a le défaut d’être grande alors que lui est assez petit pour son âge. Autant dire qu’il ne s’entend pas très bien avec cette dernière et se dispute sans cesse avec elle, lui faisant payer un état de fait dont elle n’est pas responsable. Ses parents sont cools, affectueux, mais n’ont aucune affinité avec l’informatique et tout ce qui y touche de près ou de loin, à commencer par les jeux vidéos. Alors que Théo, lui, voudrait bien le jeu qui vient de sortir et va devoir négocier sec. Du côté de l’école, il ne s’en sort pas trop mal, a un meilleur ami, Ludo, et fait la connaissance d’une autre garçon Louis, avec qui il va se lier, ce qui va rendre jaloux son ami. Il ne s’intéresse pas trop aux filles, jusqu’à ce qu’arrive une nouvelle qui le rend complètement abruti et qu’il appelle Sourire Soleil. C’est la vie d’un garçon qui a 12 ans aujourd’hui. L’auteure y aborde des sujets différents, comme la famille, la fratrie, les amis, la jalousie, les complexes, les premiers émois amoureux, tout y est, décrit avec une précision que n’aurait certainement pas eu un auteur sans enfants. Ça sent le vécu. Et pour cause, Myriam Bolliger est née et a grandi dans le canton de Vaud. Enseignante de français auprès d’élèves migrants et coanimatrice d’un atelier chansons pour familles, elle est aussi maman de quatre enfants. C’est en accompagnant leur croissance et en écoutant les nombreux enfants qui gravitent autour d’elle qu’elle écrit son premier roman pour la jeunesse « La belle vie de Théo ». Elle dit d’ailleurs de son livre: Grande amatrice de littérature pour la jeunesse, j’aime la variété qu’elle présente, du récit de vie à l’aventure la plus folle, de l’imaginaire au témoignage, du virtuel à la biographie. En mettant en scène un garçon dont la vie ressemble à celle de tout le monde, c’est un clin d’œil complice que je souhaite adresser aux enfants et, pourquoi pas, à leurs parents. Ma démarche cherche à mettre en valeur, par le biais d’une langue ludique, le quotidien, avec ses plaisirs, ses colères, ses contrariétés et ses merveilleuses rencontres. J’aime poser sur les événements de la vie un regard humoristique, qui dédramatise et rend attachantes certaines émotions que l’on a tendance à croire indésirables. Alors livre pour jeune ado ? Pas que. J’ai un filleul de 12 ans, Nolan, à qui je vais offrir le livre, mais je le conseille à tout le monde, car j’ai aussi eu du plaisir à le lire. Un premier roman de qualité qu’on espère qu’il ne sera pas le dernier.