Hommage à Bruno Ganz

Colette Ramsauer | Au plus loin dans mes souvenirs, l’acteur Bruno Ganz qui nous a quittés le 16 février à l’âge de 77 ans, c’est en 1980 dans Polenta de Maya Simon, film romand avec Jean-Marc Stehlé et Marina Golovine, fille de Maya, sur un texte de l’écrivain valaisan Jean-Marc Lovay.
Il tenait le rôle de narrateur et avait décidé que ce ne serait pas un problème de parler français avec l’accent zurichois. En Allemagne, où il devint un célèbre acteur de théâtre puis de cinéma, il avait dû se mettre à la langue de Göethe : « C’était difficile, je n’avais parlé que le Schwiizerdütsch ! » Il se sentait européen avant tout, refusant les contrats proposés outre-Atlantique. Acteur fidèle à la Suisse, en 2015 dans Heidi de Alain Gsponer, il est le grand-père : « Je ne pouvais refuser ». Le Cinéma suisse, en 2017, lui attribuait le Prix d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. La même année, dans Fortuna de Germinal Roaux, son dernier tournage en Romandie, il excelle dans un plaidoyer contre l’avortement forcé. Belle révérence.