«Das Schweigende Klassenzimmer/La Révolution Silencieuse» – Entre engagement et solidarité
«Das Schweigende Klassenzimmer/La Révolution Silencieuse» Drame de Lars Kraume
Colette Ramsauer | Complices de leurs stratégies d’adolescents, Kurt et Théo parviennent à passer le contrôle de routine du train qui les mène de Berlin-Est à Berlin-Ouest. Ils sont à la veille de leur bac. Tirée de faits réels de l’œuvre éponyme de Dietrich Garstka publié en 2006, leur histoire est un hommage à l’engagement et à la solidarité d’une classe de lycéens pendant la guerre froide. Le réalisateur allemand Lars Kraume signe un film historique poignant sur un drame issu du conflit idéologique en RDA.
Acte de résistance
On est en 1956, cinq ans avant la construction du Mur. 19 lycéens de Stalinstadt en Allemagne de l’Est, dont Kurt, Théo, Lena sa petite amie s’apprêtent à passer leur baccalauréat. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Kurt et Théo, alors qu’ils ont forcé l’entrée au cinéma, apprennent par les actualités l’insurrection de Budapest réprimée par l’armée soviétique. Ils en informent leurs camarades de classe et les persuadent de surprendre leur prof d’histoire par une minute de silence en hommage aux victimes. Mal leur en a pris. Ce que leurs supérieurs nomment une dérive, devient une affaire d’Etat. Face à l’autorité est-allemande déterminée à punir les instigateurs, les lycéens feront preuve d’une solidarité exemplaire jusqu’à être rejetés – la classe entière – de leur école.
Acteurs performants
Après son premier film en 2015 «Fritz Bauer, un héros allemand» sur les procès de Francfort dans les années soixante, le réalisateur Lars Kraume nous mène dans l’Allemagne de l’Est peu avant la construction du mur. L’observation d’un groupe d’adolescents aborde le sujet du régime communisme en RDA dans le monde de l’enseignement. La caméra suit les protagonistes, interprétés par de jeunes acteurs performants, dans leur famille, leurs sorties entre jeunes. Si décors et accessoires des années 50 ne sont pas dans l’atmosphère souhaitée, l’intérêt du film reste dans l’aveuglement de la jeunesse face à la violence d’un système. Un film historique poignant que nos jeunes, intéressés ou non par la politique, ne devraient pas manquer!
A propos du titre
Il y a parfois matière à se perdre dans l’océan des titres donnés aux films. Pour exemple justement celui de Lars Kraume, à ne pas confondre avec «La Révolution Silencieuse» de Lila Ribi, film suisse sorti en 2017 sur la culture biodynamique qui avait soulevé la controverse.
«Das Schweigende Klassenzimmer/La Révolution silencieuse» Lola d’Or 2018, D, 111’, vost, 12/14ans de Lars Krause Avec Leonard Scheicher, Tom Gramenz, Anna Lena Klenke et Jonas Dassler
Sortie le 23 mai en Romandie

La Révolution silencieuse