Fêtes des Vignerons 2019
Jean-Pierre Chollet, président de la commission des animaux
et du casting des vaches à Savigny

Propos recueillis par Christian Dick. |. Jean-Pierre Chollet préside la Commission des animaux de la Fête des Vignerons. Celle des Cent Suisses y est intégrée. Le président était lui-même Cent Suisses en 1977 et commandant de la même troupe en 1999, à cheval, ce qui n’existe plus. La commune de Savigny a mis à disposition du casting son local de la voirie sur la route de Mollie-Margot. Les vaches sont alignées à côté, en bordure d’un champ en attendant d’être menée dans le ring par un armailli où les juges les évalueront, sous la direction et le commentaire au micro d’Eric Sonnay. La présence des armaillis est attestée depuis deux cents ans dans les arènes de la Fête des Vignerons. Cet été, lors de la Fête, chaque vache sera conduite par un armailli. Deux attelages les accompagneront, dont l’un chargé des fromages qui descendaient traditionnellement de la Gruyère à Vevey à la fin des alpages.

Qu’est-ce qu’un casting «animal» ?
En fait, ce n’est pas nouveau. Il y en avait déjà eu un en 1999. Les vaches portaient encore des cornes. Vingt rouges et vingt noires avaient été sélectionnées. Cette année, j’aurais personnellement aimé qu’il y ait davantage de vaches noires présentes. Ensuite, un casting consiste à veiller à ce que les animaux soient en nombre suffisant. Le jury choisit ensuite les plus belles vaches selon qu’elles soient saines, gestantes, leur allure générale, leur marche, l’harmonie du tout et leurs mamelles.
Les mamelles ?
Une des conditions est que les vaches soient portantes et qu’elles produisent vingt litres de lait par jour. Il y aura deux fabrications quotidiennes de fromage de Gruyère. Le public généralement peu informé est sensible à la grandeur des tétines. Si elles sont trop grosses, il les considère comme des appendices, alors que si les tétines sont bien suspendues, elles ne gênent pas la marche de la vache et sont un critère pour le choix du professionnel.
Comment les agriculteurs ont-ils été contactés ou mis au courant du casting ?
La Confrérie des Vignerons a pris contact avec 5 syndicats d’élevage vaudois parmi lesquels Lavaux-Haute Broye, Les Monts-de-Lavaux, Carrouge-Servion, et 8 fribourgeois de la Veveyse.
Y a-t-il un règlement particulier ou des conditions spéciales ?
42 propriétaires se sont annoncés. Une seule vache par exploitation sera retenue, ce qui laisse une chance aux plus petits. Les vaches sont conduites dans le ring par un armailli. Le jury ne connaît donc pas le propriétaire et n’est pas influencé dans son verdict.
Comment fonctionne le jury ?
Le jury est constitué de deux juges indépendants et propriétaires. L’un vient de la Côte, l’autre de la Gruyère, donc hors territoire de la Confrérie pour éviter à nouveau tout risque de connivence. Ils retiendront 40 vaches plus 5 de réserve.
Quelle est votre relation avec les animaux d’une manière générale ?
Disons que je suis le paysan de la Confrérie.
Comment une vache se comportera-t-elle parmi 5600 figurants, au centre de 20’000 spectateurs et entourée de visiteurs durant la journée ?
Ça va s’apprendre durant les répétitions dans l’arène. Les vaches vont s’habituer, les armaillis aussi.
A part les vaches, quels sont les animaux présents lors de cette Fête ?
Il y aura une quinzaine de chevrettes, quelques chevaux pour tirer les calèches et accompagner les armaillis, un mulet et quelques animaux de ferme.

Danièle Balmat est venue avec son époux de Semsales. Ils sont propriétaires de 19 vaches et ont répondu favorablement à l’appel de la Confrérie. Leur choix n’a pas été difficile.
• Nous avons amené la plus belle.
En plus, elle est docile. Elle se produira facilement dans l’arène au milieu des figurants et des spectateurs.
Va-t-elle leur manquer durant son mois de vacances au bord du lac ?
• Non, répond Mme Balmat, c’est une grande fierté pour nous que d’avoir une vache sélectionnée pour la Fête des Vignerons. Et puis, nous lui rendrons visite.