Epiceries locales et bio inquiètes face aux offres des hard-discounters !
Journées romandes des magasins Bio, les vendredi 8 et samedi 9 novembre 2019
Les magasins de quartier sont bien sympathiques, mais quel avenir y a-t-il pour ceux qui se sont spécialisés dans les produits bio? Après avoir bénéficié de leurs services pour les produits spéciaux, les clients s’en retournent vers les supermarchés et les hard discounters. Opportunité de (re)découverte.
Anne Pécoud-Girardet | Quel avenir est réservé aux petits magasins de quartier qui se sont spécialisés dans les produits biologiques? Ils sont souvent gérés par des passionnés, des idéalistes désireux de changer le monde. Ces petits commerces sont soucieux d’offrir aux consommateurs des légumes et des céréales, parfois rares, cultivés avec le plus grand soin. Ils travaillent souvent avec des producteurs qui sont eux aussi passionnés. Ils ont pris le risque de passer aux produits en vrac pour lutter contre le plastique et ont appris à gérer leur stock de manière différente afin de s’adapter à une nouvelle clientèle et de satisfaire ses besoins. Ils s’engagent pour une consommation plus durable et plus écologique et ils privilégient des circuits courts.
Mais les consommateurs sont volages. Ceux qui ont eu besoin des petits magasins pour trouver des produits sans gluten, des spécialités rares ou particulièrement adaptées à certains régimes sont retournés dans les supermarchés.
Les grands distributeurs ont en effet développé peu à peu des marchés de niche. Il est devenu plus facile pour le consommateur d’acheter des produits biologiques de qualité auprès des grandes enseignes. Et celles-ci pratiquent des prix plus bas. Dès lors, la tentation est grande de faire toutes ses courses dans les supermarchés! L’année dernière, plusieurs magasins bio ont mis la clé sous la porte faute de clients. D’autres ont dû faire appel à des fonds participatifs pour redresser leur situation financière et redémarrer.
Aujourd’hui, faire ses courses devient un acte citoyen: acheter des produits éthiques, renoncer au plastique, favoriser les variétés locales de fruits et de légumes, lutter contre les pesticides et soutenir les petits commerces de quartier. Par exemple, le mouvement «février sans supermarché» attire des personnes de tous âges prêtes à expérimenter un autre mode de consommation.
L’association BioConsommActeurs regroupe en Suisse romande environ 3000 personnes conscientes de l’importance de ces actes. Elle organise pour la sixième année consécutive les «Journées romandes des magasins bio» les vendredi 8 et samedi 9 novembre, l’équivalent du «Schweizer Bioladentag» en Suisse allemande. L’opportunité de franchir une porte et peut-être de changer ses habitudes en bénéficiant pendant ces deux journées de 10% de rabais sur tous les produits bio?
Magasins participants aux journées romandes
Saveurs d’Origine, route de Palézieux 31, Oron-la-Ville
Arpège, chemin de la Branche 22, Mollie-Margot
Ôbio, rue de l’Horloge 1, Lutry