Dans le monde… et chez nous également ! 8 mars, revendications et améliorations des conditions féminines
En faveur des droits des femmes
Monique Misiego | En 2010, la journée internationale de la femme fêtait ses 100 ans. D’abord apparue en Amérique, le 8 mars 1909, ce n’est qu’en 1977 que les Nations Unies officialisent cette date, invitant toute la planète à célébrer cette journée en faveur des droits des femmes, pour faire aboutir leurs revendications et améliorer la condition féminine. Je les entends déjà, ceux qui vont nous dire «oh! Ces bonnes femmes, elles en veulent toujours plus!» A ceux-ci je réponds que non, nous ne voulons pas plus, nous voulons la même chose. L’égalité est inscrite dans la constitution depuis 1981. La loi sur l’égalité est en vigueur depuis 1996. Depuis, peu de choses ont changé. Il faudrait pour un travail égal, un salaire égal. Les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que leurs collègues masculins. Pourquoi? Si cette loi sur l’égalité existe depuis 1996, pourquoi ne pas mettre en place des mesures qui obligeraient les employeurs à payer de façon identique un homme ou une femme? Et que dire des prestations de retraite qui sont souvent minimes pour les femmes qui ont travaillé à temps partiel, pour se consacrer à leur famille, et qui se retrouvent souvent avec des rentes ne permettant pas de vivre décemment? Il faudrait le partage des tâches. Pourquoi serait-ce toujours les femmes qui exécutent les tâches ménagères? Alors là, j’entends toute cette génération des nouveaux pères qui assument et partagent l’éducation des enfants, soulagent leurs femmes dans les tâches ménagères, vont chercher leurs enfants à la garderie.
J’en vois souvent de ces nouveaux papas qui rentrent seul avec les enfants.Je trouve cela très bien. Mais une récente étude révèle que la surcharge mentale est très répandue parmi ces nouvelles générations de femmes qui assument travail et vie de famille. Ce sont toujours les mères de famille qui s’occupent de l’organisation, les hommes soulagent souvent, mais ne prennent pas l’organisation en main. Et que dire des soins accordés aux parents qui vieillissent, ces prestations de proches-aidants ou proches-aimants, très souvent, dans 90% des cas, assumés par la femme, même si les malades sont ses beaux-parents? Travail totalement gratuit bien sûr et qui fait économiser des sommes considérables. L’Etat commence à se préoccuper de ces proches-aidants d’ailleurs et c’est très bien. Mais nous sommes encore loin d’une indemnité ou mieux d’un salaire pour tout ce travail. Il faudrait le respect, nous ne voulons plus de harcèlement sexuel dans la rue, dans les bars, nous voulons pouvoir sortir sans se faire importuner, parce que oui deux filles peuvent sortir boire un verre sans forcément espérer se faire draguer. Il faudrait que cesse la violence domestique. Parce qu’en Suisse, oui en Suisse, une personne meurt toutes les deux semaines des conséquences de la violence domestique. Parce que chaque semaine, une tentative d’homicide sur une femme est enregistrée. Je dis «il faudrait» parce que nous sommes encore loin du compte. Alors nous accorder cette journée de la femme, nous soutenir, c’est admettre que nous méritons mieux, que nous méritons comme vous Messieurs. Le 14 juin 1991, une grève des femmes avait eu lieu dans toute la Suisse. La mobilisation avait été très forte. Mais les choses n’ont pas beaucoup changé. Le 14 juin 2019, une autre grève des femmes aura lieu dans toute la Suisse encore une fois. Et là, nous serons beaucoup plus. Parce que toutes les générations se mobilisent. Sur les lieux de travail, à la maison, selon les possibilités de chacune. Cette grève ne sera pas contre les hommes, mais contre un système patriarcal qui a fait son temps. Mais je vous en reparlerai en temps voulu. De nombreux collectifs se mettent en place pour cette grève du 14 juin. N’hésitez pas à y participer. Toutes les femmes, toutes les générations, toutes les classes sociales. L’union fait la force. Il y a des collectifs dans plusieurs cantons romands, n’hésitez pas à vous renseigner.
Pour plus d’informations – www.grevefeministe2019.ch – www.facebook.com/grevefeministe – vaud.grevefeministe@gmail.com