Cully – Le domaine Potterat accueille un petit nouveau à la cave
Le foudre a été commandé durant le printemps et a représenté un travail de plusieurs mois


Manon Hervé | « Après plus de 200 ans de bons et loyaux services, le « 50 » n’a plus pu recevoir la récolte de 2021 ». A regret, les Potterat ont dû faire leurs adieux à leur foudre de 5000 litres, une perte dont ils ont pu se consoler en accueillant un petit nouveau dans la famille.
Le « 40 », nouveau tonneau en bois de chêne provenant de la forêt vaudoise (Dizy) d’une contenance de 4000 litres, est venu prendre la place du « 50 » en se glissant entre le « 36 » et le « 61 ».
Pour ce nouveau tonneau, la famille Potterat poursuit sa collaboration avec Franz Hüsler. Seul tonnelier en Suisse romande à encore construire des pièces de cette envergure, Franz Hüsler n’avait pas produit de tonneau de cette dimension depuis une quinzaine d’années.
Pour une cave, il est financièrement coûteux de remplacer les tonneaux et impossible de changer la totalité du matériel en même temps. Pour cette raison, les anciens avaient coutume de dire « un tonneau par génération ».
Transmission générationnelle
Le remplacement du tonneau intervient la même année que la reprise du domaine par la nouvelle génération. C’est un symbole représentatif de la façon dont Eliane et Guillaume Potterat entendent mener la barque: en cultivant la tradition, avec leur pressoir d’époque par exemple, tout en y apportant leur patte moderne. Tels des passeurs, ils reprennent cet héritage ancien et se projettent d’un même pas dans le futur avec un nouveau tonneau qui, ils l’espèrent, durera encore pour la prochaine génération. Cette transmission se reflète également du côté du tonnelier. Franz Hüsler est en pleine formation de son apprenti, Vincent Bühler, qui lui succèdera, pour le plus grand bonheur de la famille Potterat qui a besoin d’une personne spécialisée pour l’entretien des grandes pièces de ses tonneaux. Avec ce 4000 litres, Vincent Bühler réalise sa première création complète seul, dans la lignée de son maître d’apprentissage.
Un travail artisanal minutieux
Le foudre a été commandé pendant le printemps et a représenté un travail de plusieurs mois. La première étape consiste à confectionner les douelles qui forment la paroi du tonneau. Pour les courber selon sa volonté, le tonnelier utilise la chauffe du feu. Viennent ensuite l’assemblage, la mesure des faces, leur fabrication… L’isolation est quant à elle faite avec du roseau. La pose finale au domaine, à Cully, s’est déroulée au début du mois de septembre, juste à temps pour les vendanges. Le chantier a duré toute une journée, ponctué de nombreux coups de marteau, couronné par la pose du guillon, la touche finale.
Ainsi, les chasselas traditionnels 2022 de Guillaume et Eliane Potterat vont pouvoir s’élever et s’épanouir dans un tonneau flambant neuf.
