A la rencontre des gens d’ici
Denise à Oron-la-Ville
« Mes parents adoraient brocanter. Lorsque j’étais petite, je les accompagnais souvent à des ventes aux enchères ou à des vides greniers. J’adorais ça et j’ai toujours gardé la nostalgie de ces moments ».

Georges Pop | Après une vie de travail dans le milieu hospitalier, Denise Chevalley a rallié l’univers de son enfance en ouvrant, il y a six ans, à Oron-la Ville, Dono, une petite boutique de jouets de seconde main. Véritable caverne d’Ali Baba dédié à l’âge tendre, l’endroit est simplement magique, encombré de joujoux de toutes sortes, amoureusement exposés sur les tables, les étagères ou la vitrine.
« Au début, je ne pensais pas me consacrer exclusivement aux jouets et aux livres pour les enfants. Mais lorsque j’ai vu tous ceux, en bon état, qui étaient abandonnés dans les déchetteries, ça m’a fait mal au cœur; surtout quand on pense aux prix de certains de ces articles », explique, d’une voix douce, cette retraitée de 68 ans qui consacre une bonne moitié de ses semaines à cette activité qui, de son propre aveu, lui procure un immense plaisir et l’opportunité de belles rencontres : « Je reçois les visites de beaucoup de mamans et de grands-mamans qui, souvent, passent ici un petit moment, pour discuter et passer le temps ».
A l’exception des jouets électroniques, le magasin achète et revend tout ce qui fait rêver les plus petits. Sur la vitrine, une affichette sollicite celles et ceux qui veulent se défaire des personnages et des accessoires de la marque Playmobil. « Ces jouets n’existaient pas quand j’étais petite. Je prends ma revanche aujourd’hui », explique Denise en riant. Elle précise qu’elle passe parfois des heures à trier patiemment les pièces des jeux de construction qu’on lui cède, avant de les rassembler pour les présenter, sous leur forme achevée, aux visiteurs.
Compte-tenu de leur surabondance, la boutique ne reprend pas les peluches avec, cependant une exception notable : « J’adore les nounours (rires). Il est rare que je résiste lorsqu’on m’en propose certains qui sont adorables ». Après une courte pause, elle ajoute : « Je me souviens d’une maman venue ici avec son petit garçon, pour se défaire d’une peluche. Le petit s’y accrochait avec une immense détresse. Il pleurait à chaudes larmes. Elle voulait absolument qu’il s’en détache. La tristesse du petit m’a vraiment fait de la peine. Mais il n’y avait rien à faire pour la faire revenir sur sa décision ».
Ce petit paradis du jouet, situé sous le domicile de Denise, à la route de Palézieux, est ouvert les mercredis et vendredis. « Je n’ai pas l’intention de m’enrichir avec ce commerce. D’ailleurs, je ne fais aucune publicité. Mais c’est beaucoup plus qu’un simple passe-temps ! Disons que j’arrive à entrer dans mes frais et à m’offrir de jolies vacances, une fois par année », conclut cette aimable sexagénaire, au regard tendre, qui, manifestement, outre son inclination pour les jouets, cultive une affection sincère pour les enfants.