Net’Léman à Cully
1000 bénévoles ont récupéré 3400 kilos de déchets
Christian Dick | Net’Léman existe depuis 2005, et depuis 2012 organise conjointement avec l’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL) fondée en 1980, le nettoyage des rives et des fonds du Léman. Initié chaque année, il a lieu depuis 2010 tous les deux ans en mai, une période où le lac n’a pas encore atteint son niveau. Cette 10e édition a été repoussée au 3 octobre en raison de la pandémie. Son but est notamment d’informer et de sensibiliser la population sur la quantité de déchets sauvages rejetés au lac, de l’impliquer et de modifier son comportement, de soulager le Léman de ses tonnes de déchets comme de les trier et de les comptabiliser. La journée est sympathique. L’organisation refuse des bénévoles que récompense à midi un bon repas. A Cully, c’est la commission de développement durable de Bourg-en-Lavaux qui prend en charge l’organisation de la journée. Ailleurs, c’est généralement l’ASL. Constitué majoritairement de la population, le nettoyage implique également des plongeurs. Le Sauvetage de Cully les assiste en cas de difficultés. Celui de Villette dépose les bénévoles sur les plages de Grandvaux et de Villette. Selon des nettoyeurs croisés sur le môle du camping, une bonne partie des déchets consiste en mégots et capsules de bières. Le volume des caddies, vélos et autres déchets encombrants ramenés par les plongeurs est en baisse. En revanche et malgré une grande sensibilisation auprès de la population, la quantité globale de plastiques ramassés est en hausse. Selon une étude de la BBC, le coronavirus vit trois jours sur le plastique, plus longtemps donc que sur la matière organique. Il serait donc judicieux de s’en passer lors des achats. En 10 ans, les journées de Net’Léman ont permis de repêcher 120 tonnes de déchets sauvages. Cette année, sur les douze sites entourant le lac, 1000 bénévoles ont récupéré 3400 kilos de déchets. Les masques en constituent un de plus. Les organisateurs se réjouissent pourtant d’enregistrer une diminution du nombre de détritus qu’ils attribuent à une prise de conscience de la population, à des nettoyages réguliers, à des infrastructures adaptées et à un personnel de voirie plus efficace. Les mégots et les plastiques représentent encore et toujours le plus grand nombre de déchets malgré une pression politique sur les plastiques à usage unique. Rien qu’à Bourg-en-Lavaux, ce sont 51 canettes en aluminium, 89 capsules de bouteilles, 101 bouteilles en PET, 19 en verre, 10 textiles, 22 morceaux de ferraille et 1200 mégots de cigarettes qui ont été ramassés cette année. Ces chiffres laissent songeur mais sont inférieurs à ceux de 2018. Les causes en sont un gros nettoyage effectué l’an dernier par les employés de Nestlé, l’absence du Cully Jazz Festival et autres grandes manifestations ainsi qu’un comportement, semble-t-il, plus responsable malgré une population importante qui a occupé les quais cet été et durant le confinement. Propos recueillis auprès de Valérie Hill, coordinatrice locale.

