Le Ranz des vaches Du chant des bergers à l’hymne patriotique
Guy S. Métraux, Anne Philipona / Editions Ides et Calendes

Monique Misiego |. Ah notre Ranz des vaches! L’hymne des Fribourgeois, celui qui nous tire la larme à l’œil instantanément. Surtout chanté par Bernard Romanens, un peu moins à la Fête des vignerons, non pas parce qu’il fut chanté par plusieurs solistes, mais parce qu’on en a changé le tempo, ce qui diminua automatiquement l’émotion. Ce fut mon cas, et c’est certainement le seul reproche que j’aurais à faire sur ce spectacle. Mais revenons à nos moutons. Nous l’aimons tous, nous Fribourgeois, et le monde entier nous l’envie. Mais si nous devions établir un petit quizz sur sa provenance, l’année où il fut composé etc., nous serions bien empruntés pour répondre. L’ouvrage que je vous présente vise d’une part à retrouver les origines très anciennes de cette mélodie inspirant la nostalgie, mais qui n’est pas dépourvue de joie non plus, et d’en suivre la trace à travers les siècles jusqu’à nos jours. D’autre part, cette étude se penche sur le glissement qui s’est opéré d’une mélodie pastorale alpestre en un motif musical savant exploité par des compositeurs tels que Laborde, musicien à la cour de Louis XVI, la Genevoise Caroline Boissier-Butigny, Beethoven, ou encore Berlioz et Liszt, qui s’en sont inspirés. Viotti, un italien, fut un des premiers à publier une «Note sur les rans des vaches» dans la Décade philosophique, littéraire et politique en 1798. En 1813, c’est le Français Gorges Tarenne qui écrit une «recherche sur le ranz des vaches et sur les chants des bergers de la Suisse». Ce livre montre aussi qu’une mélodie ancestrale, ancrée dans un univers paysan alpestre, a toujours encore – et dans les milieux urbains aussi – la faveur du public. En effet, revisité par des groupes tels que I Muvrini, ce chant émeut des salles combles quand il est entonné par le soliste, ou qu’un Bastian Baker se l’approprie. (J’ai plus apprécié la version de Bastian Baker que d’I Muvrini). Cet ouvrage, richement illustré, s’adresse à tous les inconditionnels de notre Ranz des vaches. Il intéressera aussi les amateurs de musiques traditionnelles ainsi que tous ceux qui sont sensibles à l’art populaire. En 1984, avait paru aux Editions 24H un ouvrage intitulé «Le ranz des vaches – du chant des bergers à l’hymne patriotique». Les Editions Ides et Calendes ont pensé opportun de rééditer aujourd’hui cet ouvrage devenu introuvable, en renouvelant et en actualisant l’iconographie, et en l’enrichissant de textes dus à la plume d’Anne Philipona, historienne et actuelle présidente de la Société d’histoire du canton de Fribourg. La partie traitée par feu Guy S. Métraux, historien lui aussi, a gardé toute sa pertinence.
Ce livre est divisé en 5 chapitres
• La musique et les paroles
• L’appel de la patrie et de la nature
• Le ranz des vaches et le sentiment national
• Le ranz des vaches artistique: la musique, la poésie, l’image
• Du chant des bergers à l’hymne national.
Ce livre est juste magnifique, vraiment complet, abordant aussi bien la nostalgie que l’artisanat, la montée à l’alpage, les solistes de la Fête des vignerons, la peinture, l’appel et l’inventaire du troupeau, etc. Des thèmes qui parleront à beaucoup d’entre vous. Un livre de 160 pages, avec environ 140 illustrations. Noël, c’est dans 3 mois. Je ne voudrais pas vous plomber le moral. Mais c’est un cadeau qui sera très très apprécié. En vente dans les meilleures librairies.